C'était une journée qui s'annonçait toute à fait banale au château, mais en milieu de matinée, un cavalier était arrivé en trombe par la route venant de l'Ouest. En général, c'était le plus souvent des marchands qui l'empruntaient ainsi que les diligences. Mais là, pas de charrette lourdement chargée, ni de carrosse lancé à toute allure. Juste un cavalier, tout seul, qui remontait la route à toute allure comme s'il avait le diable en personne à ses trousses. Fatalement, cela avait attiré l'attention du Comte Vergara.
Prévenu par un sergent de la garnison de son château, le maître des lieux avait abandonné les écuries où il était occupé à inspecter ses plus belles montures. En arrivant à la rencontre du visiteur qui s'était arrêté dans la cour du château, il constata que celui-ci portait les couleurs de l'armée royale. Assez rapidement, le cavalier expliqua qu'il était un messager venu de la capitale et il lui remit un parchemin scellé avant de laisser son cheval à un palefrenier et d'aller prendre du repos avant de repartir.
Avec son rouleau de parchemin à la main, le comte partit vers l'intérieur de son château, décidé à en faire la lecture au calme. Il se dirigea donc vers son bureau, en signalant à un valet d'aller prévenir son épouse qu'il était rentré. Il alla à l'étage, et s'installa tranquillement, avant de casser le cachet de cire, et de dérouler méticuleusement le rouleau de parchemin pour en débuter la lecture. Il alluma une chandelle posée sur son bureau pour mieux lire, puis il se mit à rire.